Les capsules ornitho…

Pour tout savoir sur les oiseaux de la Pommerie, visitez la section Les oiseaux de la Pommerie.

Cette page présente des capsules qui apportent des éléments de réponse à des questions que vous vous êtes peut-être déjà posées  :

🦆 Le plumage des oiseaux…

Quand on aborde la question de la couleur du plumage des oiseaux, différentes questions surgissent fréquemment, dont deux auxquelles nous nous arrêterons ici, à savoir : 

  • Pourquoi observe-t-on des différences de plumage entre les sexes ?
  • Pourquoi est-ce « toujours » le mâle qui est le plus beau ?

Pourquoi observe-t-on des différences de plumage entre les sexes ?

Précisons d’abord que la différence entre le plumage de la femelle et celui du mâle touche à ce qu’on appelle le dimorphisme sexuel, c’est-à-dire le phénomène selon lequel certaines caractéristiques physiques varient d’un sexe à l’autre. La caractéristique la plus évidente et la plus fréquente est la couleur du plumage mais on peut également observer une différence de taille entre les deux sexes.

ll faut toutefois savoir que le dimorphisme sexuel, particulièrement en ce qui concerne le plumage, n’est pas présent chez toutes les espèces. De plus, même chez les espèces où il est présent, son importance peut varier beaucoup. En effet, alors que la différence de plumage est très marquée chez certains oiseaux (ex. : le Piranga écarlate mâle et femelle, le Cardinal rouge, le Passerin indigo mâle et femelle et la Paruline flamboyante), elle l’est beaucoup moins chez d’autres espèces, comme le Merle d’Amérique, où la différence est une question de degré.

Est-ce « toujours » le mâle qui est le plus beau ?

Chez les espèces où on observe un dimorphisme sexuel concernant le plumage, c’est effectivement le mâle qui, généralement, possède des couleurs plus voyantes. Ce phénomène aurait au moins deux raisons d’ordre adaptatif. D’une part, un plumage éclatant aurait une fonction adaptative en ce qu’il contribuerait à la séduction d’une femelle et favoriserait la reproduction de l’espèce. De plus, comme c’est généralement la femelle qui assure la couvaison chez les espèces où on observe un dimorphisme de plumage marqué, son plumage plus terne lui permettrait d’échapper plus facilement à l’attention d’un éventuel prédateur, lequel tendrait à remarquer davantage le mâle, ce qui favoriserait la survie de la couvée. Encore ici, la différence de plumage aurait une fonction adaptative.

Il faut toutefois souligner qu’on observe chez certaines espèces un dimorphisme sexuel inversé en ce qui concerne le plumage, d’où « généralement » du paragraphe précédent. C’est le cas, par exemple, chez le Phalarope à bec large, un oiseau qui habite près des petits plans d’eau et où c’est le mâle qui a un plumage plus terne. Fait intéressant : chez cette espèce, comme chez les autres espèces de Phalaropes, c’est le mâle qui, paré de son plumage plus discret, prépare le nid et s’occupe de couver les œufs que la femelle y aura déposés. C’est également lui qui va s’occuper de nourrir les jeunes, « Madame » étant partie vers d’autres horizons !…  🙂 

🐤 Les sons émis par les oiseaux…

On peut dire, sans trop se tromper, qu’en général, on entend les oiseaux avant de les voir, ce qui est bien heureux quand on est en forêt ou même dans des environnements relativement moins boisés, tels que la campagne ou nombre de quartiers urbains. On peut ainsi les repérer et, quand on a appris à les reconnaître au son, savoir « qui est là ». Le sujet des sons émis par les oiseaux soulève toutefois différentes questions, dont celles-ci :

  • Quelle différence fait-on entre le « chant » et le « cri » d’un oiseau ?
  • Qui chante : le mâle ou la femelle ?

Quelle différence fait-on entre le « chant » et le « cri » d’un oiseau ?

À vrai dire, il n’y a pas de critère bien précis entre « chant » et « cri » quand il est question des oiseaux. En fait, on tend à parler de chant dans le cas de sons qui possèdent un caractère mélodieux à l’intérieur d’une séquence relativement élaborée, ce qui n’est habituellement pas le cas pour le cri..

Concernant tout d’abord le caractère mélodieux associé au chant, il n’y a pas vraiment de définition sur ce qu’on entend par là autre que celle de dire que ce sont des sons « agréables » à l’oreille. Cet aspect va immédiatement de soi quand on entend le chant d’un oiseau comme le Cardinal rouge ou encore la Grive solitaire. Il en est tout autrement du son grinçant émis par le Quiscale bronzé ou de la plupart de ceux émis par le Geai bleu, qui n’ont rien de très agréables à entendre : on parle alors plutôt de cri. En fait, le caractère « mélodieux » correspond à un aspect qu’il est difficile de définir autrement qu’en donnant des exemples, comme on vient de le faire.

Une autre caractéristique du chant est qu’il est typiquement constitué d’une séquence de notes relativement élaborée, à la différence du cri, lequel se limite généralement à un ou deux sons n’ayant rien de particulièrement « agréable » à l’oreille… L’Oriole de Baltimore est un bon exemple illustrant la différence entre les deux : dans la séquence proposée dans la page consacrée à l’Oriole de Baltimore, vous pouvez constater que son chant est constitué d’une séquence élaborée de sons flûtés plaisants à entendre, alors qu’un de ses cris n’a rien d’élaboré ou de mélodieux. 

Dans le cas de certaines espèces, comme la Grive fauve par exemple, la situation est différente, en ce sens que le chant et le cri peuvent tous deux être considérés comme agréables, même si le chant demeure plus élaboré que le cri, ce dernier étant habituellement représenté par l’onomatopée « Fiou ». À l’inverse, certaines espèces émettent des sons qui, élaborés ou pas, n’ont rien de mélodieux ; c’est le cas du Quiscale bronzé ou du Geai bleu, mentionnés plus haut.

Qui chante : le mâle ou la femelle ?

De façon générale, c’est le mâle qui chante. Ce comportement a deux fonctions principales : définir son territoire face aux autres mâles et attirer une femelle. Il s’agit, encore ici, de raisons d’ordre adaptatif, c’est-à-dire visant à favoriser la survie de l’espèce. C’est pour cela que la période allant du printemps au milieu de l’été, la saison de reproduction pour la plupart des espèces d’oiseaux, est celle où on les entend davantage chanter.

Il convient de rappeler que le mâle émet généralement son chant d’un endroit qui diffère de celui du nid. Une première raison tient au fait qu’il commence à chanter avant même que le nid ait été construit. De plus, en ne chantant pas près du nid lorsque que des jeunes s’y trouvent, il évite d’y attirer l’attention d’un éventuel prédateur, ce qui, encore là, contribue à favoriser la survie de l’espèce. Un contre-exemple est intéressant à souligner ici : chez le Viréo mélodieux, une espèce dont le plumage a la caractéristique de n’avoir justement pas de caractéristique visuelle particulière et de se fondre de façon remarquable avec le feuillage des arbres, le mâle peut chanter alors même qu’il est en train de couver les œufs, « confiant » que son camouflage le tient à l’abri des éventuels prédateurs.

Par ailleurs, la règle « générale » mentionnée au début de cette section à l’effet que « c’est le mâle qui chante » n’est pas absolue. D’une part, on a observé que, chez certaines espèces, dont le Cardinal rouge et le Cardinal à poitrine rose qu’on trouve chez nous, il arrive aux femelles de chanter avec le mâle. D’autre part, dans les régions tropicales, c’est même la majorité des espèces chez qui les deux sexes chantent pour se séduire mutuellement. À vérifier lors de votre prochaine excursion dans la forêt vierge !…